La gestion des eaux pluviales dans les projets d'aménagement

23/09/2019
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Sommaire :


#1  Rappel des enjeux

En Ile-de-France, 974 ha sont consommés chaque année par l’urbanisation (période 2003-2012), soit l’équivalent de la Ville de Paris tous les onze ans. L’imperméabilisation des sols, la suppression des ICU © Ademeécoulements naturels et la diminution de la végétation modifient fortement le cycle naturel de l’eau et engendrent des « îlots de chaleur » où l’élévation des températures nuit à la qualité de vie et à la santé de la population.

En ville, l’eau de pluie, qui ne peut plus s’infiltrer, s’écoule majoritairement par les réseaux. Les épisodes de fortes pluies peuvent saturer ce réseau et les stations d’épuration, générant occasionnellement des inondations et des déversements d’eau polluée en Seine, alors que ces eaux de pluie pourraient être infiltrées à la source ou réemployées. Par ailleurs, les effets attendus du changement climatique (une raréfaction des évènements pluvieux mais qui seront plus intenses), imposent de repenser la gestion de l’eau en ville et de considérer la contribution de l’aménagement au cycle de l’eau.

De nombreux travaux se sont attelés dans un premier temps à séparer les eaux pluviales des eaux usées (distinction entre réseau unitaire et séparatif). Or ceux-ci sont loin d’être suffisants pour assurer une gestion optimale des eaux pluviales et sont l’objet de nombreuses contraintes techniques. L’installation d’un double réseau et l’absence de contrôle a mené à de nombreux mauvais branchements (le taux peut atteindre jusqu’à 40% dans certaines villes nouvelles de la région parisienne (Apur, 2015). Ce sont ainsi des eaux usées qui se retrouvent directement rejetées vers le milieu naturel. De plus, avec un réseau séparatif, les eaux de ruissellement chargées en polluants dus au lessivage de la voiries et toitures sont rejetées directement au milieu naturel sans avoir subi de traitement préalable.

 

© Phytorestore - Thierry Jacquet
© Phytorestore - Thierry Jacquet

 

La déconnexion au réseau, via l’infiltration à la source ou d’autres techniques (stockage/évapotranspiration via des noues, bassins, toitures végétalisées, …) permettent de ne plus renvoyer toutes ou partie des eaux de pluie vers les réseaux d’assainissement. Ces techniques dites alternatives dépassent l’approche purement technique et intègrent de nombreuses autres dimensions : hydrologiques (à l’échelle du bassin versant), paysagères et préservation de la biodiversité (avec un rôle structurant de l’aménagement de l’espace), sociales (aménités urbaines, conception récréative et multi-usages), économiques (système souvent moins coûteux que les tuyaux) et lutte contre les îlots de chaleur urbains. Ces dimensions imposent de changer de paradigme et de voir l’eau non plus comme une contrainte mais comme une ressource pour l’aménagement.

 En savoir plus sur les grands jalons

 


#2   Ressources incontournables

 

APUR (Atelier parisien d'urbanisme)

Couverture référentiel APURCe référentiel est élaboré en coordination étroite avec le groupe de travail sur « la gestion des eaux pluviales » (piloté par la Direction de l’Eau du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis -CD 93-) et celui sur « la priorisation des rejets » (piloté par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne -SIAAP-). Ce référentiel est composé de 3 cahiers, le premier s’interroge sur les raisons d’une gestion à la source des eaux pluviales, le second sur les manières de gérer ces eaux, enfin le troisième s’intéresse aux acteurs de cette gestion intégrée des eaux pluviales. L’APUR inscrit la gestion de l’eau brute en ville dans son programme partenarial depuis 2010, aboutissant à des études qualitatives, riches en retours d’expérience. 

 

AESN (Agence de l'eau Seine-Normandie)

Guide AESNCe guide décrit de manière pédagogique le jeu d’acteurs et les règles qui encadrent l’aménagement opérationnel. Il propose en parallèle un rappel des mesures et procédures qui structurent les politiques de l’eau montrant ainsi la complémentarité des deux domaines « eau » et « aménagement » et l’intérêt évident des acteurs impliqués à collaborer de façon active. 

 

CHOCAT Bernard

Etat de l'art, GEP - B. ChocatCe document fait une synthèse des pratiques en 2008 (mais toujours d'actualité en 2019) en matière de technologies disponibles et d’études de cas pour la gestion des eaux pluviales en milieu urbain, en essayant de dégager les tendances d’évolution.

Il se divise en quatre parties décrivant successivement : les approches dont la finalité principale est la gestion des flux d’eau et de polluants, celles qui traitent les eaux pluviales comme un élément de valorisation de l’espace urbain, celles qui visent à récupérer les eaux de pluie pour les utiliser comme une ressource et enfin les approches climatiques qui utilisent les eaux pluviales urbaines comme un élément de régulation des températures dans l’habitat ou dans la ville ; certaines techniques étant plurifonctionnelles.

 

Est Ensemble

Guide Est-EnsembleCe document s’adresse aux maîtrises d’ouvrages et aux aménageurs – publics ou privés – réalisant des opérations sur le territoire d’Est Ensemble, qui, dans le cadre de leur activité, conçoivent et réalisent des ouvrages d’assainissement à vocation publique ou amenés à devenir publics à travers la rétrocession aux collectivités (à court ou moyen terme) d’espaces d’usage public. Il constitue un document de référence en matière de cahier des charges pour intégrer la gestion des eaux pluviales à chacune des phases d’un projet d’aménagement. 

 

chevron   Pour approfondir la thématique :

 


#3   L'agenda francilien en 2019

> Des évènements annuels récurrents :

> Des conférences ou colloques

> Une formation Ekopolis-AESN dédiée depuis 2018

 


#4   Les bonnes pratiques et opérations remarquables

> Retours d'expériences Ekopolis (monographies détaillées)

> Fiches synthétiques d'opérations