[ÉTUDE] Évaluation quantitative d’impact sur la santé (ÉQIS) de la qualité de l’air dans et autour des établissements scolaires. Pertinence, faisabilité et première étude nationale

Image
Type
Type
Etude/thèse
Année d'édition
Année d'édition
2024
Auteurs
Picto_taxo_
Ce rapport de Santé Publique France a pour objet de présenter les résultats de l’étude de pertinence et de faisabilité ainsi que de la première application au niveau national d’une ÉQIS centrée sur la QAI des établissements scolaires.

Garantir une qualité de l'air favorable à la santé dans les établissements scolaires est un enjeu de santé publique mais encore insuffisamment pris en compte. La réalisation d'évaluation quantitative des impacts sur la santé (ÉQIS) de la pollution de l'air de ces environnements pourrait être un bon levier pour convaincre les acteurs de l'importance d'agir.

Dans ce contexte, une étude de pertinence et de faisabilité a été menée et a permis de distinguer deux approches possibles pour déployer de premières ÉQIS sur le sujet :
- Une première approche ayant pour objectif d'évaluer l'impact d'une amélioration de la qualité de l'air des salles de classe des écoles élémentaires – en considérant les concentrations en formaldéhyde et la présence de moisissures – sur la prévalence de l'asthme de l'enfant de 6 à 11 ans ;
- une deuxième approche s'intéressant aux bénéfices d'une réduction de l'exposition aux polluants issus du trafic routier présent à proximité des établissements scolaires – en considérant le NO2 comme marqueur de cette pollution – sur l'asthme de l'enfant.

L'application de la première approche à un niveau national est présentée dans le cadre de ce rapport. Cette première ÉQIS a permis d'estimer que plusieurs milliers de cas d'asthme chez les enfants de 6 à 11 ans seraient évitables chaque année par une réduction des expositions au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe. Un résultat significatif est notamment observé sur la base d'un scénario d'amélioration des concentrations en formaldéhyde liée à un meilleur renouvellement de l'air des salles de classe.

À ce stade, de nombreuses limites persistent. Les bénéfices estimés doivent notamment être attribués davantage à une réduction de l'exposition à différents composés organiques volatils qu'au formaldéhyde seul. Néanmoins, ces résultats confirment l'intérêt de poursuivre les actions d'amélioration de la qualité de l'air des salles de classe et de maintenir les gestes d'aération/ventilation au-delà de la crise sanitaire. Ce travail permet par ailleurs d'identifier les données à acquérir pour renforcer la robustesse de ces premières estimations. Des déclinaisons d'ÉQIS au niveau local, sur la base des deux approches identifiées, feront l'objet d'un deuxième rapport afin de compléter ces premiers résultats.