24 logements sociaux rue Alexandre Dumas, Paris 20e

Contexte et gouvernance

Dépendant du patrimoine de l'ex France Habitation, cette opération neuve prends place sur une ancienne parcelle bâtie, préalablement démolie. Une sente piétonne donne accès au foyer de jeunes travailleurs en vis-à-vis. 

Le concours en loi MOP, lancé par Seqens a vu désigné comme lauréat l'Agence Baudoin Bergeron Architectes pour cette opération de densification. Initialement pensé comme répondant aux objectifs RT2012, l'opération va au delà de la réglementation en intégrant le label d'État Energie Carbone (E+C-).

Un système constructif innovant

Le projet a été pensé dès sa conception selon les principes de la préfabrication hors-site. L'architecte a souhaité un revêtement en lien avec l'identité architectural du tissu faubourien avoisinant, dans une logique d'intégration. Le métal et le bardage bois ont donc été exclus au bénéfice du béton blanc matricé.

Le système constructif a fait l'objet d'un Atex de type b "chantier" (environ 6 mois d'instruction de dossier) et a donner lieu à un avis technique en cours d'écriture. Des échanges avec le CSTB ont été entrepris par le Bureau de Contrôle de l'opération. Jusqu'alors courant en bureau, l'Atex a été décliné pour les logements, grâce à l'intégration d'AIA environnement dans l'équipe de maitrise d'oeuvre. 

Assemblé en atelier, les modules de façade à ossature bois en hêtre (origine France), composé d'un pare-vapeur, d'un isolant laine minérale et d'un pare-pluie, sont dotés de connecteurs métalliques sur leur faces extérieures. Les caissons sont ensuite suspendus, puis "trempés" dans un bain de béton coulé dans un moule afin que de sceller les connecteurs métalliques dans les panneaux de façade en béton matricé  (9,5 cm d'épaisseur). L'espace entre le pare-pluie et le panneau béton permet de ménager une lame d'air destiné à la ventilation du complexe. 

Les modules ainsi formés ont ensuite été assemblés sur chantier, avec peu de nuisance pour les riverains. Soumises aux intempéries pendant la mise en oeuvre, les façades a ossatures bois ont nécessite un séchage d'environ 8 mois avant l'enlèvement des étais. 

Sur les étages supérieur, la descente de charge se fait via l'ossature bois, puis reprise par les voiles béton du rez-de-chaussée. Initialement pensé en béton de terre, le socle est teintés dans la masse, puis poncés pour révéler les granulats.

Les menuiseries extérieures sont en bois-alu. Des persiennes accordéon en aluminium sont présentent sur l'ensemble des baies.

Un chantier à rebondissements 

Lancé en corps d'état séparés, les aléas du chantier (défaillance d'entreprises) ont entraîné un retard dans la livraison de plus d'un an et demi. Une nouvelle consultation a d'ailleurs été lancée en cours de réalisation.

Si c'était à refaire, le bailleur social choisirait aujourd'hui une consultation en macro-lots, afin de fluidifier la coordination du chantier et les interfaces entre les lots. Pour certaines entreprises, il s'agissait d'un premier chantier en construction bois.

Énergie

Initialement pensé avec une chaudière gaz, le système énergétique a été remplacé par des PAC. Les équipements techniques en toiture sont intégré architecturalement (édicule de toitures). Le PLU de la ville permet un déplafonnement des hauteurs si cela permet d'intégrer des EnR au projet.

Confort et Santé

Les 3 logements à rez-de-chaussée sont surélevés de 70cm par rapport à la rue pour apporter plus d'intimité aux habitants, en plus de vitrages réfléchissants. La grande majorité des appartements sont traversants, hormis deux T2 par étage qui sont mono-orientés sud. Tous disposent de loggias, balcons ou terrasses filantes. Toutes les pièces de vie sont équipées de protections solaires extérieures.

Les circulations horizontales et verticales sont éclairées naturellement en façade nord, à l'aide de pavés de verre. Chaque palier sont doté de sas entre la porte palière des logements et la circulation verticale regroupant les escaliers et ascenseur dans un même volume. Le dernier palier est largement vitré et permet d'accéder à la toiture terrasse.

Les locaux vélos à RDC sont éclairés naturellement et permettent un accès direct sur la voirie. Des caves sont présentes à RDC.

Autres éléments remarquables

La toiture terrasse du R+5 est le support d'une petite agriculture urbaine et sera gérée à terme par une association locale. 
Le hall d'entrée ainsi que chaque paliers font l'objet de décor en mosaïque, créés par l'artiste mosaïste Cécile Barbara. 

Ambitions environnementales du projet

• NF Habitat HQE
• Plan climat ville de Paris
• RT 2012-20% Effinergie +
• E2C2
• BBCA
• Bâtiment biosourcé niveau 2