Cette conférence débat s’organisera autour de deux tables rondes thématiques :
> Comment penser la ville pour le bien-être de ses habitant.e.s ?
> Santé & environnement : comment ces notions impactent-elles notre vie quotidienne ?
Table-ronde n°1 : Comment penser la ville pour le bien-être de ses habitant.e.s ? A-t-on oublié la santé en ville ?
Les problématiques hygiénistes font partie des fondements de l’urbanisme traditionnel (lutte contre les épidémies et les maladies liées aux concentrations urbaines, assainissement, lutte contre les pollutions), et ce dès le XIXème siècle, mais force est de constater que l’on a vécu un peu sur nos acquis et que le volet "santé" de l’urbanisme a été un peu négligé, en particulier les questions d’usage et d’affectation des espaces publics, conçus de manière trop monofonctionnelle et techniciste. Ces conceptions ont abouti à un paradoxe : la ville, lieu de densité de population est aussi un lieu d’isolement, anxiogène qui ne participe pas, par ses formes urbaines, du lien et du soutien social. La question de la santé mentale en ville est posée.
Ceci qui nous amène à souhaiter que l’on fasse dialoguer à nouveau le médecin et l’urbaniste pour repenser l’aménagement de nos villes, ainsi que d’autres spécialistes (anthropologues, architectes, sociologues, ect…). C’est le sens de cette démarche exploratoire : nous avons des pistes en matière d’aménité des espaces publics et d’adaptation de logements au travers des protections, compensation et développement d’espaces verts, de désartificialisation des sols, ou d’habitabilité des logements (surfaces suffisamment grandes, balcons accessibles, …), la réflexion sur les espaces publics trop conçus pour la voiture et pas assez pour les piétons, la question des interfaces entre le bâti et les espaces publics, et la renaturation de ces espaces qui participe de la "restauration" de ces lieux.
L’autre point c’est le paradoxe de la densité, nécessaire mais rejetée comme étant un facteur négatif du bien-être de l’humain en ville, dans la continuité de l’utopie de la « ville à la campagne », que l’on retrouve dans le modèle urbain pavillonnaire avec ses qualités et ses défauts, car la densité urbaine c’est aussi la densité d’équipements et de services de moyens de transports qui répond au « donner accès à » dans un souci d’équité. Je rappelle que le code de l’urbanisme défini la politique en matière d’équipements publics, comme un de ses volets, et parmi les équipements publics (ou les services), dont les équipements de santé qui sont aussi des lieux d’échanges sociaux (…)
Table-ronde n°2 : Santé & environnement : comment ces notions impactent-elles notre vie quotidienne ?
Ce volet plus technique est mieux maîtrisé par les acteurs publics, il porte sur les problématiques suivantes :
- Pollution de l’air, en lien notamment avec les grandes infrastructures routières (A6, A86).
- Pollution des sols, notamment dans les secteurs de projets urbains,
- Nuisances sonores, notamment des infrastructures de transport,
- Effet négatif sur la santé des îlots de chaleur, absence de confort climatique en ville dense,
- Pollutions lumineuses, etc….
Nous pourrons trouver sur cette thématique des applications pratiques, liées à l’aménagement en cours de certains quartiers du territoire de l’EPT.
Au-delà de ces deux thématiques, et peut-être transcendant les domaines strictement urbanistiques et médicaux, il y a la question fondamentale de l’égalité devant la santé dans nos milieux urbains, via des vecteurs de ségrégations que sont le logement (confortable, salubre, insalubre) et, l’accès aux services, et notamment l’accès aux soins. Cette question n’est pas l’objet de la conférence parce qu’elle touche aux questions de politiques structurelles qui n’ont pas les mêmes échelles de temps et d’espace que le PLUI. Toutefois, dans le cadre du CTS, elles pourraient être abordées en conclusion, nourries des éléments de réflexion de pratique abordés dans les deux thèmes détaillés ci-avant.