Cette page s’adresse à vous - maîtres d’ouvrage, établissements de santé, équipes de maîtrise d’œuvre, exploitants, architectes, ingénieurs et autres professionnels du bâtiment. Parce qu’un projet ne s’arrête pas à la remise des clés, l’essentiel se joue ensuite : dans la gestion et l’exploitation des bâtiments en phase usage. Vous y trouverez des repères concrets et des outils pratiques pour avancer sereinement : suivi énergétique, performance et efficacité énergétique, mise en œuvre de la Gestion Technique du Bâtiment (GTB), sans oublier les obligations du décret tertiaire de la loi ELAN. Bref, tout ce qu’il faut pour transformer l’énergie en levier durable de confort et de performance.
En France, le secteur tertiaire représente à lui seul environ 15 % de l’énergie finale nationale, soit près de 240 TWh par an (ADEME - BatiZoom). Cela équivaut à la consommation annuelle de plus de 20 millions de foyers ! Et cette dépense énergétique se concentre surtout sur quelques usages bien connus :
le chauffage (près de 50 % des usages),
l’éclairage et les équipements informatiques,
la ventilation et la climatisation,
sans oublier les besoins spécifiques à chaque activité (santé, restauration collective, sport, etc.).
La bonne nouvelle, c’est qu’une grande partie de ces consommations n’est pas une fatalité : elles peuvent être réduites, optimisées, voire évitées grâce à une gestion adaptée.
👉 Et surtout : vous avez la main pour agir dès aujourd’hui.
Quand la vraie performance se joue après la livraison
Dans de nombreux projets de construction ou de rénovation, la phase d’usage reste encore trop souvent en retrait.
Les équipes de maîtrise d’œuvre et de maîtrise d’ouvrage investissent beaucoup d’énergie dans la conception et la réalisation du bâti. Pourtant, une fois livré, le bâtiment vit des décennies : c’est surtout dans son exploitation quotidienne que se joue la majeure partie de sa consommation d’énergie.
Sans accompagnement ni suivi régulier, les performances prévues en phase de conception peuvent rapidement s’éroder : réglages de chauffage ou de ventilation inadaptés, manque de sensibilisation des usagers, dérives non détectées…
Le résultat ? Des bâtiments pensés performants sur le papier, mais qui, au quotidien, consomment plus qu’espéré.
Trois bonnes raisons de ne pas attendre
Chaque kWh économisé compte : moins de charges, plus de confort pour vos usagers, et un impact positif immédiat sur le climat.
Respecter les obligations réglementaires : agir tôt, c’est anticiper et éviter les sanctions.
Investir intelligemment : le management de l’énergie, c’est une démarche rentable qui permet à la fois de réduire les factures, d’améliorer le confort et de valoriser le patrimoine.
Exemple concret : dans un hôpital de 30 000 m², une réduction de seulement 10 % de la consommation énergétique représente 300 000 kWh économisés par an. Au tarif moyen de 0,18 €/kWh (électricité), cela équivaut à 54 000 € d’économies annuelles - sans compter la baisse des émissions de CO₂.
Le meilleur moment pour agir, c'était hier. Le deuxième meilleur moment, c'est aujourd'hui.
Depuis quelques années, le législateur place clairement la phase d’usage au cœur de la stratégie nationale.
Loi ÉLAN (2018) : pose les bases de l’obligation de réduction des consommations tertiaires.
Décret Eco Énergie Tertiaire (2019) : impose à tous les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² une réduction progressive de leurs consommations d’énergie finale :
–40 % d’ici 2030,
–50 % d’ici 2040,
–60 % d’ici 2050.
Plateforme OPERAT (ADEME) : obligation annuelle de déclarer ses consommations, avec publication des résultats et possibilité de sanctions ( name & shame ).
Ces obligations s’inscrivent dans la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), elles-mêmes alignées sur l’Ajustement à l’objectif 55 – Consilium.europa.eu, qui fixe un objectif de réduction de 11,7 % d’ici 2030 par rapport à 2020, tel que validé par le Conseil de l’Union européenne.
En résumé, la réglementation française et européenne converge vers une logique contraignante et progressive, qui place les gestionnaires de bâtiments (notamment de santé) face à une obligation de résultat en matière de performance énergétique.
GTB : piloter l’énergie pour réussir le décret tertiaire
Le décret BACS (Journal Officiel 21 juillet 2020) impose que tous les bâtiments tertiaires équipés de chauffage ou climatisation (> 290 kW d’ici 2025, > 70 kW d’ici 2027) soient dotés d’une GTB.
Selon la classe de GTB :
A : supervision complète, alertes et suivi détaillé – idéale pour grands bâtiments et hôpitaux
B : pilotage centralisé, alertes limitées – bureaux et bâtiments moyens
C : régulation locale – petites installations
Pourquoi investir dans une GTB ?
Suivi et analyse des consommations en temps réel
Détection rapide des dérives et optimisation continue
Automatiser des tâches afin d'atteinte rapidement les objectifs du décret tertiaire
Valorisation du bâtiment et économies immédiates
NB : Mettre en place une GTB ne suffit pas : son efficacité repose sur le savoir-faire des équipes et une bonne appropriation des outils.
Le management de l'énergie
Dit comme ça, le terme peut sembler technique… mais dans les faits, il s’agit simplement d’une démarche de bon sens, structurée et progressive, qui permet à chaque établissement d’agir à son échelle.
Concrètement, il s’agit de :
suivre vos consommations en continu pour détecter rapidement les dérives,
ajuster vos réglages (chauffage, ventilation, éclairage…) afin d’apporter le confort juste nécessaire,
impliquer vos usagers et vos équipes dans une dynamique de sobriété partagée,
programmer les investissements au bon moment, pour qu’ils soient réellement efficaces et rentables.
En d’autres termes, le management de l’énergie, c’est transformer vos consommations en levier de performance, de confort et de résilience.
Un potentiel énorme, souvent sous-estimé
Le secteur tertiaire consomme beaucoup d’énergie, mais son poids reste moins visible que celui des transports ou de l’industrie. Pourtant, ses marges de progrès sont considérables :
L’éclairage et l’informatique peuvent représenter jusqu’à 30 % des consommations.
Le chauffage, souvent surdimensionné ou mal réglé, entraîne des gaspillages quotidiens.
De simples actions de pilotage et de sensibilisation suffisent déjà à générer 10 à 15 % d’économies, sans travaux lourds ni investissements coûteux.
Autrement dit : l’énergie la moins chère et la plus propre est celle que l’on ne consomme pas. Et ce potentiel est déjà à portée de main, ici et maintenant.
L’énergie la moins chère et la plus propre est celle que l’on ne consomme pas. Et ce potentiel est déjà à portée de main, ici et maintenant.
Suivi énergétique (site de la MAPES)
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